BARCELONE 2015
Lundi, arrivée sous le soleil piquant de la fin d’après-midi d’été.
La lumière est vive sur la banlieue de Barcelone.
J’ai préféré prendre le bus qui n’est pas la navette touristique.
Le n°46 qui m’emmène plaça d’España.
J’ai hésité sur le parvis de l’aéroport de Barcelone,
une jeune femme a hélé le chauffeur, et hop je suis montée.
Un petit coucou, et je m’éloignais.
Au fond du bus, sur le siège d’à côté, un jeune Argentin
qui vient pour la première fois en Europe et en Espagne.
Il me parle de l’insécurité de son pays.
Il l’exprime simplement par les mots,
mais l’émotion passe par le ton de la voix,
le regard, l’attitude, retenue, mais présente.
Plaça d’España, il faut remonter
droit devant jusqu’à presque la Plaça de Catalunya.
Il fait chaud. Juste avant le Passeig Gracia, je bifurque pour rejoindre le carrer Disputacio.
Dans la bonne rue, je trace jusqu’à l’auberge. Je me rapproche enfin !
L’auberge a deux belles terrasses.
Je range mes affaires dans petit placard,
je verrouille le passeport à l’intérieur.
Le temps d’une mini pause, je repars pour trouver de quoi manger
et au fur et à mesure, en me baladant dans le quartier,
je repère les différents bâtiments de nombreux architectes.
Dans l’Eixample et près du Passeig de Gracia,
il y a de nombreux immeubles et constructions à voir.
Un peu plus haut, des jardins, tranquilles,
en retrait du passage des voitures et des gens !
J’apprécie un peu de paix dans le chahut de la ville.
A un moment, sur le retour, je vois des gens sortir c
omme d’un immeuble,
du coup, je m’y aventure et j’arrive là, le lieu où je voulais venir en premier !
Magique ! La Torre des Aigües !
Ca va fermer. Juste un moment à admirer les lieux.
Il y a du sable, une tour et une piscine avec de l’eau naturelle !
Trouvaille inespérée ! Incroyable
Ivresse de l’inconnu
Ivresse de se laisser totalement happer
Dans cette immersion du nouveau
Fondre, glisser, voluptueusement
Ouvrir tout grand le regard
Intérieur et des yeux,
Absorber chaque image, chaque émotion
Et là dans ce présent
Dans un lieu et espace étrangers à sa vie
Sentir pleinement présente
Sa vie jouer et se balancer
Entre temps et espace.
Le soleil décline, laissant la lumière se tamiser
et déployer son voile gris avant la nuit.
Mardi : De bon matin, après une nuit de ronflements
de l’un, discussions de 3 Sccrrrr !,
d’un jeune homme bourré qui s’égare en se cognant à son lit
et sent l’acidité de l’alcool,
des jeunes serbes sympas qui s’en vont très tôt,
je m’installe avec un café, seule, sur la terrasse du bas.
Le ciel est bleu, dégagé.
Je pars en direction de la Casa Calvet.
Les rues sont encore calmes. Puis Plaça Catalunya
pour filer dans le quartier du Raval à déambuler.
Je me perds un peu, puis je finis par me laisser aller tranquille
à regarder dans les ruelles, à lire leur nom (tiens Jérusalem !).
Une halte à la Boqueria, au petit marché pour prendre des prunes,
et au grand, une macédoine avec noix de coco, ananas, pastèques et cerises.
Je tombe sur une belle placette tranquille,
à quelques pas de la Rambla et un jardin des chats.
Ils sont alanguis de tout leur long ; le grillage est épais, solide et haut.
Je ne trouve pas la porte pour aller les voir de plus prêts.
Au mur du fond, des peintures d’empreintes de pas de chats, de chats aussi,
des cabanes, couffins, bancs ! Un paradis des chats !
Petit détour par la Plaça Reial où trônent les majestueux lampadaires de Gaudi.
Errer entre carrer de Sant Pau et de l’Hospital,
puis revenir sur la Rambla, repartir ensuite dans les ruelles.
Arrivée au Mirador de Colom, je longe le port
où s’enquille des flots de touristes vers la Barceloneta.
Je m’extraie et sinue dans les ruelles, au frais, direction la plage !
L’eau est froide, les vagues s’échouant avec forces et écumes,
juste le plaisir de m’étendre sur la sable et d’écouter les roulis de la mer.
En passant, toujours par l’ombre des ruelles où le linge coloré pend aux balcons,
je m’arrête aux fontaines, puis dans un petit restaurant
où les gens du cru sont attablés, et ça papote allègrement,
c’est bruyant du brouhaha des paroles qui s’échangent.
De l’autre côté, une autre entrée, plus un bar avec,
au plafond des boîtes d’œufs peintes en blancs.
Ceux sont des isolants contre la portée du son.
La Barceloneta est comme un village au milieu de la ville fleurant la mer.
Il y a une langueur dans les ruelles.
Cette fois, je prends le chemin de Montjuïc en faisant un détour sur la Rambla del Raval
voir le chat de Botero et le jardin de Sant Pau.
Funiculaire et hop, là, un havre de paix et de verdure.
Je poursuis jusqu’à la Fondation Miro.
Vue sur la ville, sculptures, peintures, … .
Un temps à visiter.
En plus, c’est climatisé ! Un temps de plaisirs artistiques !
Je reprends la ballade par un petit chemin a
vec des escaliers qui descend sur le Poble Sec.
C’est calme, une ambiance décontractée de fin d’après-midi.
Des bougainvillés violets et roses.
Une rue, la Blai, est pleine de terrasses.
Je déguste pinchos, tapas avec une bière.
Re gaillardie, je me lance dans le quartier Sant Antoni,
avec son Mercat en rénovation,
il est comme un cirque !
Est-ce la couleur rouge de son grand fronton qui donne cette impression ?
Je goûte la Orxata bien fraîche à base de lait de riz. C’est particulier mais bon.
Je sens la fatigue. Plus qu’une envie, rentrer et me doucher.
Sur la terrasse du haut, je prépare le lendemain !
Mercredi : « Tout pour Gaudi, ou l’architecture ! »
pourrait être le slogan de la journée.
J’ai un pass pour 9 heures au Parc Guëll.
pars très tôt pour faire la route à pied, ça grimpe tout le long.
Une halte sur la Plaça Tetouan avec son côté exotique de palmiers.
Un vacarme un peu strident d’oiseaux que je ne vois pas.
Passeig de Sant Joan avec ses drapeaux aux balcons
(dont un que j’ai cru le drapeau cubain, comme les couleurs avaient passé)
et un peu plus haut, je débouche sur le quartier Gracia.
Les noms des rues sont de sujets religieux,
comme un pèlerinage pour arriver là.
Les noms des rues sont de sujets religieux, comme un pèlerinage pour arriver là.
La ville s’éveille et il fait chaud.
Devant les portes, déjà des flots de touristes
et il n’est qu'aux environs de 8h30 du matin.
C’est beau, magique, incroyable de variétés, de jeux, de formes,
de couleurs entre architectures, fontaines, coupoles, faïences.
C’est riche de beautés.
En plus, la vue sur la ville s’étend jusqu’à la mer.
Là aussi, le vacarme des oiseaux retentitentre pins et palmiers.
Et je vois un étrange oiseau vert
qui a fait son nid et en sort par-dessous.
Ils se parlent les uns aux autres, afférés à leurs nids
dans un grand volume sonore de leurs échanges.
Le quartier Gracia s’anime d’enfants qui ont encore école.
La vie de quartier populaire et des devantures un peu atypiques accompagnent
en douceur la redescente vers l’Eixample.
Des hommes, le plus souvent noirs, avec des gants, poussent des cadis
dans lesquels repose tout un matériel hétéroclite de récup.
En arrivant sur la Diagonale, je déambule d’abord
vers la Casa Phanells puis jusqu’à la Sagrada Familia.
De là, je me lance dans le parcours dit des modernistes,
au long des rues, des architectures, bâtiments dans l’Eixample.
J’arrive à rentrer comme à la Casa Sayrach ou la Casa Thomas.
A parcourir tout le quartier et voir tant de diversités.
Passage à l’auberge. Je dors une heure, une douche
et c’est reparti.
Le temps est voilé, lourd.
Je prends le bus, climatisé, direction la plage de la Barceloneta.
La mer est encore plus agitée qu’hier.
Je m’alanguis un moment.
Les vagues font du bien aux jambes.
Comme hier, je me dirige vers le Poble Sec,
au même endroit, mais ce n’est plus le ni le même serveur
et ni les mêmes services et prix.
Du coup, je pars vers une autre boutique déguster un pincho et une bière.
C’était si bien hier, je suis vraiment déçue.
Cette fois, je passe un peu plus au nord du quartier Sant Antoni,
et carrer Fontanella, une boutique fait tous les vêtements à 2 €.
Je m’achète une jupe.
C’est un commerce qui reverse l’argent à une association pour les femmes.
En arrivant à l’auberge, une douche,
un moment sur la terrasse du haut.
La nuit, j’ai froid et dors plus de 8 heures.
Jeudi : Je sens que je suis bien barbouillée.
Je ne sais si c’est l’eau des fontaines, du robinet, les pinchos ou
tapas (la mayonnaise dessus).
Mon ventre n’est pas zen du tout.
Les hirondelles passent et repassent dans un ciel bien bleu.
Petit marché à la Boqueria pour des fruits
et un bon jus de mangue/papaye.
Je me lance dans le Barri Götic.
C’est encore calme dans les rues.
La petite place Felipe Neri, l’ancien quartier juif, les endroits tous petits, paisibles,
cachés, autour de la Cathédrale San Sever.
Les bâtiments ouverts sur des jardins aux faïences où domine le bleu,
les cours, la majesté des escaliers et des fresques.
Déambulation dans les rues. Petit détour sur la Rambla
voir la mosaïque de Miro que j’avais loupée,
le Palau Guëll juste de l’extérieur, la maison des parapluies, ….
Je goûte une 2ème spécialité, la coca aux grains de sésame.
Une pause à la Barceloneta.
Je regarde une dernière fois le vol des avions vers l’aéroport, l
a baleine de métal doré à gauche,
de l’autre, une construction étrange, qui remplit,
avec son rond biffé de 2 barres le ciel et la vue.
Les voiliers au loin.
L’eau est moins froide, les vagues toujours aussi puissantes.
Relaxation du corps enfoui dans le sable à écouter le mouvement de la mer.
Le soleil est piquant aujourd’hui.
Beaucoup de familles, de grand-mères.
A chaque fois, je me glisse au milieu, rassurée de leurs présences.
Remontée en se faufilant dans les passages ouverts, les ruelles très étroites,
à la recherche de l’ombre, et à éviter les touristes de El Born et de la Ribera.
Du Palau de la Musica déambuler une dernière fois avant de remonter à la casa.
Une pause d’une demi-heure.
Jet d’eau sur les jambes.
En route vers l’Hospital de Sant Pau, juste pour voir l’architecture.
La Sagrada, l’avenue de Gaudi avec ses bancs à la fraîcheur des arbres.
Les gens se prélassent, on sent l’air venir de la mer.
Il fait bon.
Je savoure avant de déboucher sur la Diagonale
et poursuivre jusqu’à la casa.
Une douche, et je m’installe sur la terrasse du haut.
La vie des gens s’anime, des rideaux qui se lèvent,
les uns et les autres affairés au balai, du linge qu’on étend ou que l’on plie.
Je ne sais c’est si c’est la nostalgie de Cuba,
mais souvent j’ai eu des impressions de la Havane,
entre faïences et carreaux, des architectures de bâtiments,
de métal forgé aux balcons, ce drapeau si proche de celui de Cuba.
Ce qui est sûr, c’est que l’Espagne a laissé son empreinte à Cuba.
Vendredi : Dernier matin, petit déj dans l’intimité de la terrasse du bas.
C’est silencieux, sauf les hirondelles.
Je déguste une coca brioche et au Passeig Gracia regarde une dernière fois
sous le ciel bleu intense et le soleil la Casa Batllo.
Une fois dans le train, direction aéroport.
Je trouve le cheval de Botero et passe au portail de sécurité.
Barcelone s’éloigne déjà.