CUBA 2014 SUITE

Nous partons cette fois pour Cienfuegos.

La chaleur compresse l’air. La casa n’est pas mal

mais le couple âgé paraît un peu inquiétant.

Direction le Prado jusqu’à la Punta Gorda. La mer au bout.

Tout le long et jusqu’à la pointe, des casinos,

des architectures de palais dignes de la Côte d’Azur,

toujours colorés, aux arabesques d’influences orientales

et des faïences espagnoles.

Vue du magnifique Palacio del Valle sur la mer.

Tous montrent un temps de splendeur d’autrefois.

Le ciel se noircit.

On prend le guagua avec une bande de jeunes

qui chante à tue tête Bailando !

Tout respire la joie de vivre, et une belle énergie.

On arrive à la cantine que nous avons repérée !

Un cuisinier créatif ! Faisant des décos de lune

et étoile avec les légumes et le riz congri.

En sortant, un peu plus loin, l’orage éclate.

Et heureusement dans cette ville il y a des arcades pour se réfugier.

Une famille revenant de la plage et nous, sommes plaqués contre le mur.

La pluie s’abat avec flots, les éclairs et le tonnerre,

et la foudre tombe tout près dans un fracas effrayant.

Quand tout s’apaise, on reprend le chemin du retour jusqu’à la casa.

Sous d’autres arcades, un jeune homme parle un peu français

et nous papotons avec lui et ses amis.

Ils ont des enfants, et l’un, a pourtant tout juste 21 ans.

Le plus âgé de la petite bande m’offre une pièce (fausse) à l’effigie du Ché.

Puis, nous arrivons dans le quartier de la casa,

plus d’électricité et nous rentrons à tâtons.

Le lendemain, nous retrouvons les garçons de la veille

pour le café de 10 heures.

Nous les laissons pour prendre le camion et aller avec un papa,

sa fille et une copine de sa fille à la Playa Rancho Luna.

C’est les vacances scolaires aussi à Cuba,

des familles recomposées, séparées,

profitent des vacances et de la chaleur.

La mer est chaude et à part nous pas d’étrangers, que des Cubains.

On repart tous en camion, et le jeu des échanges des musiques

via le téléphone occupe le retour et crée des liens. 

Le soir, des jeunes, leur prof et  les musiciens s’entrainent

dans la rue non loin du théâtre Terry pour le carnaval

qui va avoir lieu dans la semaine.

Quelques gouttes, et les habitants viennent discuter dans le kiosque.

Il fait chaud. Il y a une certaine nonchalance dans l’air.

La musique bourdonne un peu partout.

Plus tard, j’ai retrouvé Sabine

et nous avons passé une soirée mémorable au Benny Monté.

Le lendemain, petits échanges avec un caricaturiste

et un sculpteur dans le même kiosque,

à l’ombre cette fois-ci.

Puis, découverte du cimetière et du quartier de la Reina.

Créativité des habitants de ce quartier populaire

dans les ferronneries et les décors en mosaïques des façades.

Cienfuegos a vraiment une énergie créative.

Cienfuegos, c’est le premier endroit

où l’on voit du verre aux fenêtres ou aux portes.

Et des chaussures délirantes, des boutiques indépendantes à qui mieux mieux.

Petite pause dans le jardin du café à côte du Teatro Terry

avant de reprendre la route en direction de Santa Clara.

La ville des terres entre les deux mers.

Tout au long du chemin, pluie, débordements d’eau

dans les villages, sur les routes, orage.

 La gare de la Viazul est un peu loin du centre !

Mais quand nous arrivons, en attendant les valises,

je vois un beau jeune homme tendant un carton avec nos prénoms !

Ouf, Angel a eu la délicatesse de nous faire envoyer une voiture.

La pluie s’arrête et le soleil revient.

La casa est une ancienne maison coloniale avec un patio tout de verdure.

Magique!

Une fois posées, nous partons visiter la ville.

Un prof qui parle français nous indique un resto typique ALBA.

Et c’est succulent. Un couple de cubains avec leurs enfants vivant au Canada,

sont en vacances, et nous dit que c’est la meilleure table typique

de Santa Clara et c’est vrai. 

Après un spectacle sur la grande place, show de danse et de chants,

nous allons au café Marquesina, un groupe mythique Septeto Los Gimenez

joue presque tous les soirs.

Et là, danses et danses et danses. D’abord avec Rey,

puis Un homme que j’appelle El professor,

qui m’a appris plein d’astuces et Umberto !

Le lendemain, très tôt, on va à pied jusqu’au mémorial du Ché, le musée, l’esplanade, …. 

Puis on passe par le parc Zoologique, direction le Boulevard

avec ses boutiques (surtout les chaussures),

le train blindé, autre site mythique.

 Je file admirer la vue du Loma del Capiro sur Santa Clara et les alentours.

C’est surprenant ce quartier ! Dommage qu’un nuage noir se profile au loin.

 

Un temps de pause dans le patio de verdure luxuriante

de La casa d’Angel et hop le taxi vient.

La gare, et direction Varadero.

Avant Cardenas, en rase campagne,

deux barres d’immeubles de béton non finies ou abandonnées, s

’élèvent dans le paysage; mystérieuses, incongrues !!

Il fait nuit et la pluie a accompagné le voyage.

Heureusement la gare est tout près.

La casa est une petite maison avec sa cour intérieure grande,

entourée d’une grille et d’un muret.

De quoi s’abriter des regards, faire des lessives, être tranquilles.

Sur un des murs, les faïences bleutées rappellent l’Andalousie, en face,

une peinture murale avec mer, pélican et flamands roses !

 

Au matin, le soleil et la chaleur, sont de retour.

La mer est à quelques mètres.

Une mer aux nuances de verts, verts d’eau presque fluos, des bleus clairs,

outremer, indigo, turquoise, des variations au fil de la lumière.

Spectacle magique à perte de vue.

Glisser le corps dans ces jeux de lumière. 

Puis, nous partons déambuler dans les rues.

L’orage est à nouveau pas loin.

Des hommes finissent d’œuvrer sur un toit en feuilles de palmes.

Des nuances douces de la matière naturelle.

Puis, l’orage et un double arc-en-ciel.

A l’abri sous les palmes je peins et me délecte de la vie.

Le couple cubain du Canada nous a parlé de la Calle 62

qui est animée la nuit.

En arrivant, il ya un spectacle. Hugo, au grand sourire,

qui fait des bijoux en perles, en porte aux bouts de ses tresses,

il est de Cardenas.

Et en voyant mes tresses, il vient me parler.

On papote et on échange nos mails.

C’est son tour, il va sur la scène,

sur la musique et les danses des esclaves dans les champs,

de ce folklore qui est proche de l’afro cubain.

Torse nu, luisant après la danse, il crache aussi le feu.

A 23 h 30 toujours pas de salsa. Le groupe du début revient mais bon…

et là on retrouve notre couple cubain-canadien de Santa Clara.

La femme a travaillé là et connaît bien et les lieux et les gens.

On rentre. Il fait chaud. Quelques gouttes,

mais même pas de quoi sortir le parapluie.

Et le lendemain, au matin, le soleil

et la chaleur sont de nouveaux là.

Et en ce dernier matin, nous retournons sur la plage

dans la contemplation des nuances de la mer

et l’immersion dans ses eaux transparentes.