MARSEILLE 2011
Six heures, le jour a déjà pointé sa lumière.
La gare est encore assez calme à Lyon.
Huit heures, je sors de la gare St Charles.
2 heures de TGV, et me voici au bord de la Méditerranée.
La ville fourmille et la le soleil brille dans un ciel tout bleu.
J’ai 24 heures devant moi. Pile 24 heures.
Je transite par Longchamp
et me dirige vers la place Jean Jaurès.
J’ai décidé de faire à pied le trajet jusqu’à la Cité Radieuse.
Profiter de l’énergie du matin, de la journée s’ouvrant,
d’un peu de fraîcheur pour arpenter cette ville
que je ne connais pas.
Il me faudra bien 1 h 30,
croiser plusieurs marchés,
à sentir les gouttes de sueur dans mon dos.
Une fois passé le stade, je sais que j’approche, rassurée.
La voilà cette cité, qui en fait est un unique bâtiment.
Jeux de couleurs des bords des balcons teintées sur la façade,
des effets de vitraux dans le hall, des fameux pilotis,
tous mes cours me reviennent en mémoire,
et s’incarnent là.
Sur l’avenue, juste devant, passe les bus
qui conduisent aux calanques.
L'un me laisse devant la prison des Baumettes.
J’ai un peu du mal à imaginer où peuvent bien se situer
les chemins qui mènent à la mer.
Je m’enquille sur une descente,
quand je réalise que je me trompe,
il me faut tout regrimpe tout ce que je venais de descendre.
Passage de nouveau devant la prison et c’est en montant
que je me retrouve à l’entrée des chemins des calanques.
Les gardes forestiers guettent et bloquent le passage.
Il fait chaud, très chaud, et en plus il y a du vent,
par sécurité les gardes en interdisent le passage.
Le paysage sauvage fleure la Provence.
Avec cette déception, je rebrousse chemin.
Heureusement le car arrive et me voici de retour
dans le centre de Marseille,
cette fois, je m’arrête au parc Borely.
Et je ne peux m’empêcher de penser à la série Plus Belle la Vie.
Les plages sont toutes proches et
je m’installe au bord de la mer pour pique-niquer.
Il est 12 15.
Même s’il fait chaud, le vent souffle,
les rouleaux d’eau se fracassent bruyamment,
la mer semble démonter.
Tant et tant que l’un deux vient tremper la serviette
et m’asperger.
Le sable paraît se coaguler sur la serviette,
lourd, désagréable.
Je l’installe par-dessus mon sac à dos pour qu’elle sèche
et se défasse des gruaux de sable.
Pendant quelques mètres je longe la plage,
mais au bout d’un moment,
la côte semble longer la mer par une sorte d’autoroute.
Je reprends le car jusqu’au Vieux Port.
Là, la foule des touristes est dense
et fourmille dans tous les sens.
Dès que j’arrive dans le Panier,
tout est plus calme, éclectique et original.
Je me dirige d’abord vers La Charité et visite le musée,
avant de revenir déambuler dans le Panier.
Je redescends en faisant une halte à l’Eglise St Laurent
et regarder au loin la mer.
Il est 16 h 15.
Je remonte vers la gare St Charles où est l’hôtel que j’ai réservé.
Je suis à la fois impatiente et inquiète de le découvrir.
Ouvert et décoré par des intermittents du spectacle,
il est un mixte entre hôtel et auberge de jeunesse.
De l’extérieur, rien de particulier,
mais dès qu’on est à l’intérieur,
la déco est originale, chaleureuse,
d’un assemblage de meubles,
objets, qui lui donne un côté cosy et vintage.
La chambre est pour 4 personnes mais nous serons 2.
L’autre personne n’est pas là.
J’ai la chambre et la salle de bain pour moi toute seule.
Le décor est spartiate mais la salle de bain grande,
avec une fenêtre.
Je savoure ce temps paisible, la lumière,
l’eau qui glisse sur mes cheveux,
ma peau, le parfum de gel douche à la vanille.
Par la fenêtre, je découvre une terrasse,
un avion posé sur un toit,
des cours intérieures calmes.
Je respire, expire, souris, heureuse.
Je me change et repars car je vais tout près
où j’étais ce matin en arrivant dans la ville.
Près de la place Jean Jaurès, il y a un vernissage
et deux espaces galeries que je veux voir.
Mais surtout, ce matin, en passant,
j’ai aperçu un endroit qui m’a fasciné
et je voudrais prendre le temps
de me faire une terrasse et un apéro là-bas.
Ce quartier me fait penser un peu au Panier,
par ce côté éclectique,
atypique des boutiques, des ruelles
et de cet endroit où donc je reviens.
C’est l’Espace Julien.
Les gens de tous âges se sont installés là
dans une ambiance bonne enfant, décontracte, papotant.
Une nonchalance de la vie du quartier au milieu des terrasses.
Je traverse la place en direction
de Notre Dame de la Garde.
Et de là, je découvre des escaliers
qui coulent le long de la colline.
L’impression des Pentes de la Croix-Rousse lyonnaise.
Je descends et remonte sur la colline en face
vers la Bonne Mère.
Petit détour par un parc tout près,
le temps de grignoter un sandwich.
Au pied de la cathédrale, s’étend un espace pelé,
mélange d’herbe sèche battue par les vents
et de cailloux brillants sous les effets des rayons du soleil.
La mer est là, à perte de vue, la ville, le Vieux Port….
Des touristes sont aussi venus, nombreux,
et dans un silence solennel nous regardons l’horizon.
Repue de vent, je descends la pente de la colline
en direction de la mer,
vers le Mont Pharo.
Du jardin qui s’ouvre sur la mer,
au coucher du soleil sur les eaux de la mer
toujours battue par les vents.
On entend les cornes de bateaux retentir
entre les cris des mouettes.
Je reprends la route pour aller au marcher nocturne du Vieux Port.
Les lumières fusent,
les quais sont toujours aussi animés
mais moins bruyants.
Je fais quelques détours entre le Vieux Port et la gare,
l’Arc de triomphe de la Porte d’Aix avant de revenir à l’hôtel.
Des sacs en plastiques,
vestiges des marchés du matin,
des touristes de la journée,
s’envolent dans les rues désertes et sombres.
Il est 22 h30. Après avoir surfé sur internet,
je m’installe dans un sofa de cuir rouge.
Il y a des jeunes de tous plein de pays,
là pour une nuit comme pour plusieurs,
cuisinant, discutant.
Je bouquine un moment. Je ressens la fatigue,
et je patiente pour que l’excitation de cette journée s’apaise.
Puis, doucement, à la lumière de mon téléphone portable,
je rentre silencieusement de la chambre
et me glisse sous les draps.
Le lendemain, je rencontre cette personne
qui partage la chambre,
c’est aussi une femme.
Je me prépare et m’installe sur la terrasse
que je voyais de la fenêtre la veille.
Je suis la première et la seule à prendre si tôt le petit déjeuner.
8 heures, je grimpe dans le TGV, retour à Lyon.
Tout à l’heure j’ai rendez-vous avec le plombier.
Adieu Marseille