PARIS 2011
La ville est calme.
J’entrouve les battants des volets.
Le ciel est bleu, la lumière matinale
s’accroche aux rayons du soleil.
Je patiente, mais je n’ai qu’une envie, partir,
me retrouver dans les rues au matin levant,
entendre les bruits de Paris s’éveillant en ce dimanche.
Furtivement, je me glisse dans le métro, direction Nation.
Voilà le canal St Martin,
les vestiges de la nuit et des errances humaines échouées là,
dans les restes de sandwichs, de cannettes, … sur le quai.
Je longe le canal, les eaux miroitent de la luminosité vive
de ce mois d’avril si exceptionnellement chaud et ensoleillé.
Ecluses, ponts, et le jour poursuit son levé.
Je croise les joggeurs,
les canes et les petits de la dernière couvaison…
Il fait déjà de plus en plus chaud.
Je poursuis ma route, le regard sur les reflets,
à sentir le matin s’ébrouer.
Aux pieds de Belleville, les rues s’animent
d’une vie éclectique, presque bruyante.
La Chine s’est donnée RV là.
Les boutiques, le journal, tout est en idéogrammes.
Jeux des écritures entre l’art contemporain,
« il faut se méfier des mots » noir et blanc de Ben
et le rouge l’Asie.
Et la rue grimpe, jusqu’à la place Jourdain.
Devant l’église, les vendeurs de lilas, de muguets
avant même le premier mai, des branches aussi de buis.
C’est le dimanche des rameaux.
J’entre dans l’église, pleine, doucement,
juste le temps de regarder son architecture.
D’un peu plus haut, je redescends la colline
par les rues parallèles jusqu’à une sorte de jardin
faisant esplanade.
Et de là, une vue imprenable sur la capitale,
la Tour Eiffel juste en face.
Le jardin coule le long de la pente et rejoint Mesnil Montant.
Déambulations entre jardin et rues,
rejoindre le cimetière du Père Lachaise.
Les touristes affluent déjà à l’entrée
et dans les premières allées bien ombragées.
Sans plan, c’est un vaste labyrinthe de tombes,
caveaux, de morts connus, inconnus.
Un jeu de piste un peu particulier.
Je traverse une partie du XIème,
j’approche de la gare de Lyon.
Des dames rentrent chez elles
avec des branches de rameaux.
Il est plus de midi, la messe a du finir.
ll me reste quelques minutes pour faire un petit tour
au port de Plaisance d'Arsonval.
Le calme des quais, les espaces de verdures,
tout cela donne l’impression d’avoir laissé
la ville loin derrière soi.
Instant paisible.
Une péniche s’ébroue, s’éloigne de son ancrage.
Les canards effrayés s’extirpent des remous
sur les eaux du port.
Hier, les amis, la visite du musée, la traversée en papotant,
regardant Paris tout agitée de l’effervescence
d’un samedi après-midi, les vitrines, …
Te rencontrer petite Izia toute lumineuse, riante,
les yeux brillants,
puis ce matin...
24 h, juste 24 h.